dimanche 12 mars 2017

Le semi-semelle de Blagnac 2017

Il est 7H30, en ce dimanche 12 mars 2017. C'est le jour J d'une épreuve sportive chère à mon cœur et à mes pieds car elle mêle centre commercial et semi-marathon dans une osmose parfaite.

Ah Blagnac ! Ton Leclerc sera le théâtre de mon exploit du jour, j'en suis sûr. Il faut bien dire que je me suis levé du bon pied justement, et mêmes des deux.

C'est auréolé d'un record personnel sur 10 km, 2 semaines plus tôt, que je m'apprête à affronter le bitume, ce matin. Il s'avère que comme l'avait prédit le toubib Québecois dans la vidéo de mon post précédent, moins je cours vite, plus je cours vite. J'me comprends.

Et puis, alors que je traverse le salon de notre appartement, je réalise qu'un être malfaisant à qui j'offre le gîte et le couvert (des croquettes hors de prix recommandées par le véto) depuis plus de six ans a décidé de ruiner mes espoirs.

Mais au-delà des mots, je préfère le choc des images. J'ai donc décidé de reconstituer la scène. Je précise que les acteurs présents sont non-professionnels, bien sûr.



Mais arrêtons-là le mélodrame familial, je décide de m'isoler afin de me recentrer sur mon objectif du jour. Faire péter un record, n'importe lequel, j'm'en fous.

Je prends donc ma voiture et regrette de ne pas avoir chronométré mes trajets lors des deux dernières éditions du semi de Blagnac ...j'aurais pu battre mon record. Et puis en fait non, car j'ai mis un temps fou pour me trouver une place. Certains parkings sont fermés, vigipirate oblige.

Décidément, ça commence mal.

Bon, je vais retirer mon dossard le plus vite possible, ça c'est sûr, je vais battre mon record de retirage de dossard. Et puis non, il y a un mec devant moi qui parlemente 150 ans parce qu'il lui manque une épingle. J'ai une furieuse envie de lui  piquer le cul avec MON épingle. Celle que j'ai en trop.

Bon, et puis finalement je vais m'isoler dans ma voiture pour me recentrer sur mon objectif...j'ai 1h d'avance.

Putain, il faut que je batte un record ! L'échauffement le plus rapide ? C'est jouable. Je fais deux allers et retours le long du supermarché, je me laisse griser par ma lenteur et...pas de record en vue. J'ai été trop long mais je suis chaud. Ouf ! C'est déjà ça.

Alors que je me place au milieu de mes congénères derrière la ligne de départ, un peu plus d'un millier, je  me dis qu'il va falloir faire parler la poudre, ce matin, même mouillée. Euh oui, le temps n'est pas au beau fixe, les nuages sont menaçants et quelques bourrasques de vent ne présagent pas d'une performance exceptionnelle. En tout cas j'ai déjà une bonne excuse si le rythme n'y est pas. Météo pourrie...et puis je ne vous avais pas dit mais j'ai un peu mal à la cheville.

C'est armé de ces faux-fuyants irréfutables que je prends le départ, détendu, à la poursuite du meneur d'allure "1h45"...et puis merde. Non, tant pis. Je le laisse partir faire son malin avec son drapeau bleu. Je ne m'engage pas dans cette traque inutile, j'ai pas le niveau. Il s'éloigne, petit à petit, telle l'antilope dans la savane Blagnacaise.

Bip Bip...ah oui ça c'est mon nouveau coach. Celui que j'ai autour du poignet. Il me dit que je tiens le bon bout. 5mn/km. Ok tout va bien et je tiens le rythme pendant 15 bornes. Il m'annonce officiellement mon premier record, 15km en 1H15. Merci coach !
Bip Bip, "Personal record sur 10 miles en 1H20". Bon, on s'en fout un peu mais ça fait plaisir. Merci Coach.
Bip Bip. Quoi encore ????. "Personal record sur 20km en 1h41". Euh merci encore.
Bip Bip. Qué ? "Personnal record sur semi-marathon en 1h47". C'est l'extase, j'ai presque envie de m'arrêter sauf qu'il doit bien manquer 400 mètres avant d'atteindre la ligne d'arrivée.


Putain de montre, même pas foutu de bien régler son GPS, à moins que ce ne soit le tracé qui ne soit pas hyper carré. En tout cas il faut quand même rajouter 2 minutes à mon personal record car je franchis la ligne en, officiellement, 1h49.

Hein quoi ? Mais c'est mon record personnel ? Ben oui 1 minute de mieux qu'à Toulouse en septembre, qui était déjà mon personal record. Waouh. C'est trop beau.

Je peux rentrer fièrement à la maison en exhibant ma montre devant le nez de ma femme pour qu'elle prenne bien la mesure de mes personal records.

Il est temps de me rabibocher avec notre colocataire à poils mi-longs et de lui offrir une deuxième rasade de croquettes en signe d’apaisement. Ok, j'ai le bout des orteils dont la sur-pronation n'est plus corrigée. Et alors ? Est-ce que c'est si grave ?

Bip bip.
Merci coach. Toi aussi t'es le meilleur.





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