jeudi 19 mars 2015

10 moyens de survivre à une blessure tout en perdant sa dignité

Il n'y a rien de pire pour un coureur blessé que d'être obligé de regarder les autres courir. C'est bien connu. Alors il existe des moyens de s'en sortir au prix de quelques sacrifices (pour sa santé mentale ou physique), mais on n'a rien sans rien.

Voici une liste tout à fait personnelle et non exhaustive qui m'aide à tenir....ou pas.

1- Continuer à courir. "Rien à péter de cette petite douleur. Il fait beau, je viens de m'acheter une nouvelle paire de running et même si j'y vais en boitant ça finira bien par passer."


Cela s'appelle la tactique du bourrin. Petit inconvénient, cela risque de vous mener vers une immobilisation plus longue et du coup il faudra se tourner vers les neuf autres points.

2- Se droguer. "Je suis en manque d'endorphines, et il est temps de se trouver un dealer pour palier à ça. La sensation d'être un sur-homme après avoir achevé un marathon me fait défaut et je dois remédier à mon manque d'assurance en me tournant vers des paradis artificiels."


C'est une bonne idée mais attention aux courbatures lorsque vous reprendrez.

3 - Boire. "Il y a un reportage sur l'UTMB dans Stade 2 et je vais m'envoyer un pack de bières en regardant ces cons courir en short. Et ce soir il y a foot non ?"


Vous tenez le bon bout car regarder une émission de sport en étant à jeun et sans avoir fait de sortie longue le matin pour vous calmer est juste inhumain.



4 - Se tourner vers la religion. "Et si j'allais à la messe ce dimanche pendant que tous ces cons vont courir ?"


Là encore, c'est très judicieux car il faut occuper son esprit. Une secte fera très bien l'affaire également.

5 - Tenir un blog de running. "Je me fais vraiment chier aujourd'hui. Tiens, si j'écrivais mon 12ème post de la journée ?"


No comment.
Petite précision quand même, il vaut mieux éviter de lire les autres blogs de running ou de consulter twitter pour ne pas remuer le couteau dans la plaie.

6 - Voir un psy. "Alors voilà, j'ai rêvé que j'étais kenyan et je courais hyper vite sans être fatigué mais sur la ligne d'arrivée il y avait ma mère qui m'attendait, elle avait une médaille en chocolat pour moi."


Il est toujours bon de se confier à un professionnel.

7- Prendre un animal de compagnie. "Médor au pied ! Mais fais attention à ma cheville..."


Ne restez pas seul.

8 - Re-devenir accro aux jeux vidéos. "Ah c'était quand même autre chose Space invaders !"


Abrutissez-vous, c'est ce que vous avez de mieux à faire.



9 - Se faire l'intégrale de "Plus belle la vie". "Mais pourquoi ils n'ont pas l'accent de Marseille ?"


Comme pour le point 8 il faut, en période de blessure, éviter de réfléchir.

10 - Il n'y a pas de point 10, je n'ai pas que ça à foutre !


En effet cette situation risque de vous porter sur les nerfs, surtout lorsque le printemps approche et que vous appréhendez de lire les prochains compte rendus des R.P de tous ces cons en short.
Non je ne suis pas aigri mais trop c'est trop.

PS : Belle-maman R.P veut dire Record Personnel et UTMB = Ultra-Trail du Mont-Blanc


Rémy et La Barkley

A l'heure où le TFC est au fond du trou et que le stade Toulousain n'est pas au mieux il nous reste encore un vrai sportif dans la ville rose.
Un coureur de l'extrême qui a les "cojones" de s'attaquer à l'une des courses les plus difficiles au monde, La Barkley.
Le type, Remy Jegard, journaliste sportif de profession, va s'envoler, fin Mars, pour les Etats-Unis, et plus particulièrement pour le Tennessee, son futur terrain de jeu.


(Sur les coteaux de Pech david)

La Barkley fascine autant qu'elle fait peur. Seuls 14 coureurs ont réussi à ce jour à la terminer sur environ un millier d'inscrits depuis 1986. Le challenge est donc énorme et Lazarus Lake met un point d'honneur à en imaginer les pires difficultés depuis qu'il l'a créée.

C'est d'abord lui qui choisit les participants sur lettre de motivation, à laquelle il répond, si cela est positif, par une lettre de condoléances conviant, malgré tout, l'heureux élu à venir se mesurer au nouveau tracé qui n'est dévoilé qu'au dernier moment. Quarante personnes sont choisis ainsi selon les critères assez particuliers de Lazarus.

Inutile de vous dire qu'il faut avoir la tête froide pour oser se cogner un tel parcours. Cela tombe bien car l'essentiel se fait dans les entrailles de la forêt de "Frozen Head".



Il y a des chiffres qui font froid dans le dos également : 160 km, 16 500 mètres de dénivelé, 60h (durée maximum avant élimination).
De plus Mister Lake à ritualisé certaines choses qui ajoutent au charme et au mystère de la course.
Une corne de brume par exemple prévient les participants, éventuellement en pleine nuit, de l'imminence du départ.
Il y a également ces livres qu'il faut dénicher dans les bois et dont il faut arracher la page qui correspond au chiffre de son dossard.
Tout cela entretient la légende bien sûr.

Du coup le 27 et 28 mars j'aurais une pensée pour Remy Jegard, courageux coureur Toulousain qui essaiera de faire l'exploit en sortant vainqueur (je veux dire finisher) de ce cauchemar Américain.

Et j'aurai peut-être une pensée également pour Eddy Barclay en fredonnant avec la voix de Johnny, "On a tous quelque chose en nous de Tennessee...".