jeudi 26 mars 2015

Lettre à mon fessier (plus particulièrement le côté droit)

 Cher derrière,

Voilà maintenant 43 ans que tu me supportes, surtout lorsque je m'assois (sur une chaise ou un vélo).
J'ai d'ailleurs toujours eu la plus haute estime de toi, dans ton ensemble. Je n'ai jamais favorisé une fesse par rapport à l'autre au gré de mes opinions politiques ou d'une tenue vestimentaire. Tu pourras quand même reconnaitre que je suis resté neutre et impartial.
J'ai toujours pris le plus grand soin dans le choix de mes slips afin que tu te sentes protégé et valorisé. Tu n'as jamais eu à souffrir d'un quelconque coup de soleil sur la plage car je sais à quel point tu es sensible et que tu rougis facilement.


 Il y avait bien eu ce furoncle en 1989, mais après consultation par les plus grands spécialistes, le mal avait été éradiqué en moins de deux, et tu retrouvais ta peau de bébé.

Je croyais donc que nous étions amis et que nous éprouvions le plus grand respect l'un pour l'autre.
 
Or aujourd'hui, tu as décidé de lancer un cri d'alarme et de douleur car je t'ai maltraité depuis quelques semaines. Pour être plus précis, j'ai cru comprendre que la rébellion venait du côté droit, dans les environs du moyen-fessier et qu'un certain tendon s'était érigé en figure de proue de la contestation, avec une fâcheuse tendance à l'inflammation. Il a le sang chaud, je l'ai bien compris.

Tu t'es, en quelque sorte, mis en grève et sans toi je suis coincé.
Finies pour moi les grandes cavalcades dans les prés et les chemins sans un fessier à 100% motivé et concerné.

Je sais, j'ai été trop dur avec toi, je ne t'ai pas ménagé et j'entends ton appel au secours, comme le ferait un homme politique avec ses concitoyens (en un mot) entre deux tours des cantonales, enfin je veux dire des départementales. Je t'ai compris.
C'est pourquoi je ne te demanderai plus rien d'exceptionnel pendant les deux semaines à venir. Juste d'assurer le service minimum.

Prends exemple sur ton homologue du côté gauche. Il ne moufte pas lui. Il est obéissant.
Alors si tu souhaites que nous collaborions encore ensemble pour accomplir des choses exceptionnelles, je t'en conjure, demande à ton tendon de se calmer et de garder la tête froide.

De grandes courses nous attendent, et j'ai besoin d'un derrière uni, capable d'aller de l'avant.

J'ai besoin d'un derrière qui soit prêt à mouiller le short.

Bien à toi,

Ton ami.

PS : derrière cette paire de fesses il y a un coeur qui bat