samedi 20 juin 2015

Marathon vs Marabout

A se taper la tête contre les murs, ou la hanche, à moins que ce ne soit le fessier, ou les trois en même temps. Je pète un câble. Après avoir vu un troisième osthéo, une kiné, deux médecins, je continue ma traversée du désert. Et je ne parle pas de marathon des sables mais plutôt de loose en position statique.

Je crois que finalement ce blog n'est plus consacré à la course à pied mais uniquement à mon bobo dans la partie arrière-train 3ème classe de mon anatomie et dans la catégorie micheline en fin de carrière. Moi qui m'étais surnommé le TGV du désespoir lors de ma dernière course digne de ce nom. Je n'en garde aujourd'hui que le désespoir qui était, je m'en rends compte, prémonitoire.

Et pourtant après 3 nouvelles semaines d'arrêt complet, j'y croyais comme un enfant attend le père Noël pour finalement vivre une désillusion amère qui a le goût de la trahison de cette putain de hanche de mes deux.

Et j'y suis pourtant allé mollo cette semaine. 10 minutes lundi. 10 minutes mardi. 3X5 minutes vendredi. Putain je ne peux pas faire moins, merde ! Et depuis hier l'inflammation est bien là, sournoise.

Je commence à envisager de consulter un guérisseur ou un exorciste pour faire sortir le mal qui me ronge. Après quelques incantations il sortirait de ma fesse un morceau de viande sanguinolent. Avec les yeux exorbités il me susurrerait à l'oreille le nom du coureur qui m'a jeté un sort.


C'est un Kenyan qui doit avoir peur de la concurrence, c'est sûr. Le monde de la CAP est impitoyable. Tous les coups sont permis pour faucher un concurrent en pleine ascension. Monde de merde.

Et les semelles alors ! Parlons-en ! Je ne sais plus quoi faire. Mon dernier osthéo est contre. Il me dit que je n'en ai pas besoin. Il me conseille même de courir avec des chaussures neutres, non-corrigées.  Allons bon. Et oui j'oubliais que j'étais aussi allé voir une podologue.

Qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais plus quoi faire.

La piscine ? Bof. J'aime bien nager mais j'aime pas aller à la piscine. On est toujours coincé entre le cachalot qui n'avance pas et le dauphin qui te chatouille les pieds.

Du vélo ? Mouais ok mais j'en ai pas. Et puis avec le tour de France qui se profile je deviens vélophobe.

Je n'ai plus qu'à méditer sur mon sort et sur ma hanche à condition que je tienne la position du lotus. Je suis capable de me claquer la fesse gauche.

Je me rends compte finalement que la vie de sportif de très haut niveau n'est pas facile. Je vais peut-être me réorienter vers une carrière d'ostéopathe, c'est moins dangereux et il y a de l'avenir.

Tiens en parlant d'avenir, j'ai une petite pensée pour Harriette Thompson qui vient de boucler un marathon à 92 ans. Ceci-dit je suis sûr qu'elle a une prothèse au niveau de la hanche. C'est trop facile.