jeudi 12 mars 2015

Ma séance chez l'ostéo-papatte (2ème partie)

14h45. L'heure fatidique a sonné.
Je me retrouve en face à face avec une jeune professionnelle du remodelage squelettique.
Elle note tout de suite que j'ai l'oeil morne et le poil triste lorsqu'elle me caresse le crâne.
- Que se passe-t-il ?" me lança-t-elle après une première inspection.
-"J'ai mal à la patte." lui répondis-je mollement. "La droite". "J'ai peur de devoir prendre ma retraite et que l'on me destine à accompagner des lasagnes frelatées ou au mieux que l'on me laisse finir ma vie dans un pré".

Bon après cette introduction un peu mélo-dramatique, l'atmosphère se détend lorsque nous parlons sabots et je constate qu'elle s'y connait pas mal en running.
Je lui parle Brooks, elle me répond Adidas, je lui suggère New Balance, elle  évoque
 Mizuno (comme ça y en a pour tout le monde).

Elle remarque très vite que mon bassin a vrillé (mon cerveau aussi mais elle a la politesse de ne pas me le dire).

Je suis invité à m'installer sur son engin de torture afin qu'elle puisse débloquer la situation.

Après moult manipulations et non sans m'avoir promis la carotte si je me tenais bien, elle semble satisfaite du travail accompli.
Ok je me remets debout, tant bien que mal,  et j'espère avoir retrouvé un certain équilibre, j'en ai besoin.
Elle m'offre ma récompense tant attendue lorsqu'elle m'annonce que je pourrai reprendre la course à pied dés ce w-e si je le veux.
Je suis quand même plutôt étonné, car je ne suis pas sûr d'être suffisamment en cannes pour pouvoir gambader si vite.

Par contre une autre douleur s'est éveillée au moment de régler la séance.
Comme l'aurait fait Robert Redford, elle murmure à mon oreille le prix de sa prestation.

-"65 euros ????".

Et je ressors de son cabinet, clopin clopant, avec l'étrange sensation d'avoir quand même un peu mal au cul.

(ah voilà, c'est le bon côté !)



Ma séance chez l'ostéo pa-patte (1ère partie)

"Je suis un vieux bourrin. Un canasson aux portes de l'abattoir". Me disais-je au lendemain d'un semi couru sur une jambe...ou une patte (oui je n'utilise habituellement que deux pattes pour courir, soit deux fois moins que n'importe quel étalon).
Je sentais qu'on allait définitivement me ranger à l'étable, m'utiliser éventuellement pour sortir mes neveux ou mes nièces. Ils monteraient sur mon dos (endolori) en me criant "Hu dada, hu !".

Mais ma carrière de cheval de course me semblait bel et bien terminée.
Out l'animal ! Avec moi c'est tiercé perdant assuré.
Peut-être avais-je un peu trop abusé des flocons d'avoine ces derniers temps...

En tout cas je devais faire quelque chose si je souhaitais de nouveau hennir de plaisir et galoper sur une route goudronnée ou un chemin forestier.
Allais-je de nouveau pouvoir faire voler au vent ma crinière tant jalousée ?
Pour cela il me fallait trouver quelqu'un qui puisse remettre de l'ordre dans mon squelette et dans mes idées.

Et bien justement, située à deux portes de chez moi, une ostéo en début de carrière, m'avait donné rendez-vous, ce jeudi. Elle allait s'occuper de mon côté droit afin que j'arrête de tourner en rond.

Petit hic, j'avais oublié que ma femme avait eu une expérience pour le moins douloureuse auprès de cette professionnelle. Elle s'est (ma femme), bien entendu, chargée de me le rappeler aussitôt le rendez-vous pris.
J'ai su également, en menant mon enquête auprès de la pharmacie du coin, qu'elle (l'osteo) s'occupait d'une équipe de rugby (je n'ai pas réussi à savoir laquelle). S'occupait-elle des poussins ou des seniors tendance molosses du Rugby club Montalbanais, Murétain ou Blagnacais ?...je ne le savais pas encore.

En tout cas elle soignait des sportifs, ce qui était plutôt bon signe.

Ce n'est donc pas sans une certaine appréhension que je franchissais le pas de son cabinet d'ostéo-papatte à 14h45 précisément, ce jeudi.


                                                   (elle s'est trompée de côté merde !!!!!!)

La suite demain....peut-être (quel suspense).


dimanche 8 mars 2015

8 Mars, journée de la loose

Pourtant il faisait beau ce dimanche. Le soleil daignait remontrer le bout de ses rayons.
Pas un pète de vent. Nous nous étions donné rendez-vous sur le parking d'un magnifique centre commercial comme on en fait plus.
Un temps à mettre 3000 coureurs dehors décidés à se tirer la bourre sur 10 et 21 km.

Donc en ce 8 Mars j'ai couru un semi dans la capitale...
Non pas Paname bien sûr, je suis pour un running décentralisé. Non, j'ai couru dans la capitale de l'aéronautique.

Blagnac, l'aérienne, berceau d'Airbus, nous a ouvert ses ailes pour que nous bougions nos jambes sur son bitume.

LE team

Quand je dis nous, je ne parle pas seulement des 1500 semi-marathoniens qui ne sont pas la moitié d'un coureur. Non, quand je dis nous, je parle de moi et de mes deux accolytes du jour.
Et oui aujourd'hui je ne suis pas tout seul.
Pour une fois je suis accompagné par deux champions et nous formons un team (presque) indestructible.
Il y a d'abord Étienne, alias "Le jeune" sur qui on a énormément misé. C'est mon petit (grand) cousin qui  est en stage chez Airbus justement.
Il y a Florent, "El pistolero", mon collègue de galère (voir mon post précédent). Lui aussi espère la venue d'un petit garçon congolais depuis deux ans.
Et puis il y a moi. Aujourd'hui on m'appelle "J'ai la guibole qui flanche".


Un moyen fessier délicat

Et oui comme c'était un jour un peu spécial (la première réunion du team), j'ai décidé de participer à cette course, en ignorant les messages que m'avait envoyés mon corps.
En effet, voilà dix jours que j'ai le moyen-fessier qui me joue des tours. Si vous préférez j'ai mal à la hanche.

Or, après avoir pris des anti-inflammatoires, la douleur s'est apaisée mais j'ai senti des choses bizarres au niveau de ma cheville droite (le même côté).
Lorsque je suis debout, je suis obligé au bout d'une minute de passer mon poids sur la jambe gauche, car je sens des picotements assez désagréables du côté droit.

Donc, forcément ça n'augurait rien de bon pour aujourd'hui, mais j'ai décidé quand même de venir souffrir et communier avec mon team éphémère.

Jour de tristesse

Bon, la communion a été assez furtive avec "Le jeune" car on ne l'a plus revu sitôt le départ donné.

Seulement 10 mètres de faits et il ne reste déjà plus que "El pistolero" et "J'ai la guibole qui flanche".
Pas grave, on va se serrer les coudes pour essayer d'accrocher un 1h50 qui m'aurait bien satisfait.
 Mon record est de 1h52 et je l'ai établi pendant le marathon de Marrakech, le 26 janvier dernier.
Donc je pouvais quand même espérer faire mieux.

Pour "El pistolero" il s'agit de son premier semi et ses ambitions au départ sont très raisonnables : 5"30 au kilomètre.
Mais je sais qu'il en a sous le pied.

Finalement nous démarrons les 5 premiers kilomètres sur une base un peu plus rapide, plutôt 5mn de moyenne.

Le premier ravitaillement aura définitivement raison de la solidité de notre team, car je décide de m'arrêter tandis qu'"El pistolero" continue sa chevauchée, pensant que je serai capable de le rattraper.

Le problème, c'est que je l'aperçois, 200 mètres devant moi, et je n'arrive pas à le rattraper.

Les kilomètres défilent et l'écart se creuse, bien sûr, jusqu'à ce que je ne le vois plus.

Nous passons la moitié du parcours et je sais déjà que cela ne va pas être une partie de plaisir.
Car, en effet, j'ai bel et bien la guibole qui flanche.
D'abord ma douleur à la hanche se réveille, et puis bien entendu ma cheville se rappelle à mon bon souvenir.
J'essaye de courir en portant mon poids sur la gauche, mais bien sûr, ça n'est pas terrible.

Ma moyenne chute, et arrive le moment vers le 15ème kilomètre où je dois me faire une raison, je n'accrocherai pas les 1h50.
Du coup, j'ai la loose, je suis frustré et j'ai mal.

Je franchis la ligne en 1h53, plutôt déçu.

("La guibole" passe devant "La crampe""

Six minutes avant moi "El pistolero", pour sa part, arrive triomphalement et fait péter un super chrono pour som premier semi (1h47 donc). Bravo à lui !

("El pistolero" dans ses œuvres)

Quant au jeune, le mystère plane toujours sur son temps d'arrivée. Il pense avoir fait entre 1h41 et 1h42 mais il n'a pas regardé le chrono et je n'arrive pas à le voir dans la liste des résultats.
Ça sent la disqualification pour dopage ça....

Tiens je note que le type qui est arrivé juste après moi s'appelle "Lacrampe", pour de vrai.
Ça me redonne le moral.

Bon, sinon, bilan de la journée : il faut vraiment que je m'occupe de ce côté droit, qui ne me veut pas de bien, si je souhaite continuer le running. Direction toubib et kiné cette semaine, c'est sûr.
De plus, je déplore la perte d'un nouvel ongle et l'éclosion d'une magnifique ampoule sur un doigt de pied. Il faut vraiment que je passe du 41 au 42 et je serai sûrement mieux dans mes baskets.

Voilà, c'était quand même une belle journée, big up à nos femmes qui sont venues nous soutenir sur ce parking Leclerc. Spéciale dédicace à Léo et Béa.

Ça c'est une journée de la femme comme elles en avaient rêvé.