lundi 15 décembre 2014

Libre cours // Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

Dans la catégorie "Libre cours" j'ai envie d'aborder la course d'un point de vue, je dirais, plus littéraire. Je ne devrais peut-être pas employer les grands mots, mais cela pourrait être le lieu du blog dans lequel, en s'appuyant sur certains ouvrages on pourrait intellectualiser un peu (dans la mesure du possible). Ben oui il parait que la course, ça n'est pas juste une activité physique. Très bien alors essayons de comprendre ce qui se joue dans le corps et surtout dans la tête.

Du coup j'ai ressorti des placards ce bouquin que l'on m'avait offert, il y a quelques années. J'ai décidé de m'y replonger plus attentivement car je crois que j'avais raté des "trucs" à l'époque. Murakami est un de mes auteurs préférés et il me semble que j'avais été un peu déçu par cette lecture.
  
Je reprends donc le livre et certaines choses me reviennent. Monsieur M a commencé à courir au début des années 80, en même temps qu'il a débuté sa carrière littéraire et il fait bien évidemment un parallèle entre ces deux activités, qui lui ont permis de développer une vraie rigueur, presque une ascèse dans sa vie d'homme. Ainsi il s'impose tous les jours depuis 30 ans une sortie de 10km, quelque soit la météo. Et de la même façon, tel un athlète qui cherche à se fortifier, il se doit d'écrire quotidiennement, même si l'inspiration et l'envie ne sont pas là.
Chaque année est ponctuée d'un marathon et d'un triathlon. On est vraiment chez lui dans le rituel. Ses courses marquent le temps et les saisons. Et puis ça me revient...mais oui c'est vrai qu'il a couru le marathon d'Athènes tout seul, accompagné d'un photographe, ainsi qu'un ultra-marathon de 100 km, plus évidemment une trentaine d'autres marathons plus "classiques".
Courir lui permet de vivre sa vie plus pleinement. Je crois que c'est ce que l'on recherche tous dans cette activité, à travers des objectifs réalisés ou pas, des joies, des souffrances.
Il y a une phrase aussi qui m'a plu : "Je cours pour obtenir le vide". Dans la répétition des gestes et le cumul des kilomètres on approche d'un état méditatif. C'est pour cela d'ailleurs que je cours sans musique personnellement. 

Finalement, après cette deuxième lecture je trouve que ce bouquin reste assez inclassable et presque déroutant. Murakami laisse peut de place à l'empathie. On est vraiment pas dans l'émotionnel mais plutôt dans un tempo lent, régulier.....des sentiments d'un marathonien.
Je garderai dans ma tête malgré tout cette définition de la course à pied,  selon l'auteur courir c'est "se consumer au mieux à l'intérieur de ses limites individuelles".
A méditer.


 

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